Extrait du Chapitre 4
Les enquêteurs font le lien avec la véritable première disparition suspecte :
« De son côté, le lieutenant parcourait à nouveau le cas de la première disparition signalée au tout début du printemps.
Il s’agissait d’une jeune femme, Jade Fontanelle, qui venait à peine de passer le cap des vingt ans. Célibataire, sans enfant, elle travaillait dans la grande distribution et s’adonnait à la pratique sportive en milieu naturel.
Randonnée, vélo tout-terrain, escalade, parapente… La Montagne Noire était le terrain de jeu idéal pour ce genre d’activités. Un terrain vierge, là où justement l’humain pouvait faire le point par rapport à la nature, c’est à dire expérimenter ce qu’il valait vraiment dans son biotope d’origine. Il ne se situait plus au-dessus de la nature, car il en faisait partie. Il se trouvait dans un environnement qui l’avait vu naître et dans lequel il était inutile d’amener les faux-semblants. Le paraître n’avait pas sa place dans cet univers. Ici, il fallait être, tout simplement. C’était là, au pied du mur, que l’on pouvait vraiment voir la vraie nature d’un individu.
Jade Fontanelle rassemblait toutes les caractéristiques de ce genre d’individu. L’amour de la nature, le goût de l’effort et du dépassement de soi, ainsi que l’harmonie à être en équilibre dans cet environnement. Avec son mètre soixante quinze et ses soixante cinq kilogrammes, elle était taillée pour la marche en montagne. Rien ne pouvait présager de sa disparition dans cet endroit qui lui était familier.
Elle partit au petit matin, pour une randonnée de faible difficulté, comportant un dénivelé d’un modeste deux cent cinquante mètres. La météo était idéale. Ciel bleu, pas un seul nuage, et en ce début de printemps, des températures encore fraîches le matin, sans toutefois devenir assommantes à la mi-journée. Des conditions parfaites pour profiter pleinement du bonheur procuré par une belle balade. Que s’était-il passé ? Mystère.
Ce sont ses amies qui avaient signalé son absence. Pour une randonnée qui n’aurait dû durer que deux à trois heures, elle ne donnait plus aucun signe de vie à la fin de la journée. Les nombreux appels tombaient directement sur sa messagerie de téléphone, ce qui ne présageait rien de bon. »