Extrait du Chapitre 2
Ce roman policier commence avec une disparition qui, chronologiquement, est la deuxième dans cette histoire. Mais les enquêteurs ne le savent pas encore...
« La Montagne Noire, dans le sud du Tarn, culminait à plus de mille mètres d'altitude, ce qui en période hivernale garantissait quelques jours par an, voire quelques semaines, un léger saupoudrage blanc sur ses flancs. On savait alors qu'il était périlleux de s'y rendre, car ces petites routes n'étaient pas toujours dégagées après les premières chutes de neige. Pendant les périodes caniculaires, c’était l’endroit idéal pour se rafraîchir avec quatre ou cinq degrés en moins par rapport à la plaine.
Le jour était déjà levé depuis plusieurs heures. Dans ce paysage majestueux, des lumières inhabituelles attiraient le regard. Elles n’avaient rien à faire ici. Il s’agissait, dans cet univers verdoyant, des scintillements de gyrophares bleus. Ceux de la gendarmerie.
Juste après un virage en épingle, on pouvait distinguer deux véhicules tout-terrain de cette institution militaire, garés sur le côté de la route. Les gendarmes étaient déjà à pied d’œuvre autour d’une voiture encastrée dans un arbre. D’après les traces et la trajectoire, la sortie de route accidentelle était à priori privilégiée. Mais qu’est-ce qui avait provoqué cette dernière ? De la fatigue ? Une trop grande vitesse ?...
Un autre élément, pour le moins surprenant, était la disparition du conducteur. Sa ceinture de sécurité était détachée, la portière grande ouverte, mais aucune trace de qui que ce soit aux alentours. Le cycliste, qui descendait vers la vallée et qui s’était arrêté pour donner l’alerte grâce à son téléphone portable, n’avait pas vu âme qui vive entre son arrivée sur les lieux et celle des gendarmes. La voiture déformée contre l’arbre était, pour ainsi dire, comme abandonnée sur place par son, ou ses occupants.
En observant la scène plus en détails, les gendarmes ne trouvèrent aucune trace de pas qui sortait de l’habitacle. Car on aurait dû au moins voir des empreintes de chaussures aux abords de la portière du conducteur. En toute logique, elles seraient reparties vers la route, ou pour une toute autre raison, vers la forêt. Peu importe, mais il aurait dû y avoir des traces sur ce sol meuble de printemps, pas encore asséché par l’été torride qui s’annonçait. Alors, comment était-on sortis de cette voiture ? »